Cardiologie médicale
Cathétérisme cardiaque.
Diplômée de la faculté de médecine de Caen, France
Qu’est-ce qu’un infarctus du myocarde ? Le meilleur moyen de comprendre l’infarctus du myocarde est d’en expliciter les termes un à un. N’oublions pas que le cœur est un organe vital : Par définition, l’infarctus est une nécrose, c’est-à-dire une lésion qui entraîne la mort du tissu ou de l’organe touché. Le myocarde est le nom du tissu musculaire du cœur, c’est-à-dire la partie de la paroi cardiaque capable de se contracter pour assurer la circulation sanguine. Par conséquent, l’infarctus du myocarde est une lésion nécrotique touchant une partie du muscle cardiaque, qui ne peut plus se contracter de manière efficace. Cela engendre une arythmie cardiaque, une insuffisance cardiaque qui peut mener à la mort subite si le cœur s’arrête de battre et si la personne ne reçoit pas une défibrillation dans les minutes qui suivent.
La prise en charge précoce a permis de réduire très nettement la mortalité durant les 25 dernières années de plus de 25% à moins de 9% lors de la phase aiguë. Concernant le taux de mortalité, si la personne peut bénéficier d’une prise en charge médicale, 1 personne sur 10 meurt néanmoins dans l’heure qui suit et 15 % meurent dans l’année qui suit. Un infarctus du myocarde sur 4 n’est pas diagnostiqué, car il est asymptomatique, et ne l’est que beaucoup plus tard, incidemment, lorsque les médecins découvrent les lésions au cours d’un examen car la personne se plaint ou souffre de séquelles.
Quelles sont les causes d’un infarctus du myocarde :
L’obstruction de l’artère coronaire est causée par une plaque d’athérome, c’est-à-dire un petit amas de cholestérol qui s’est accumulé et agglutiné sur les parois des artères, et qui s’est détaché. Cela provoque un caillot qui est transporté par les vaisseaux sanguins jusqu’au cœur – ce qui entraîne l’infarctus du myocarde. Cette plaque d’athérome peut aussi se déplacer jusqu’au cerveau (provoquant un accident vasculaire cérébral ischémique), jusqu’aux poumons (donnant lieu à une embolie pulmonaire) ou jusqu’à un membre (ce qui cause une artérite).
Certains facteurs de risque augmentent les chances de contracter une crise cardiaque : L'âge, la crise cardiaque s’avérant plus fréquente après 50 ans. Les antécédents familiaux, c’est-à-dire avoir dans sa famille des proches ayant été victimes d’une crise cardiaque. Le sexe : jusqu'à 50 ans, les hommes sont davantage touchés, puis la différence entre les sexes s’amenuise. Le tabagisme, qui provoque un rétrécissement des artères. L’hypercholestérolémie, qui favorise la formation de plaques d’athérome. Le diabète, qui dégrade les parois artérielles. Le surpoids et l’obésité, l’excès de graisse augmentant le risque de crise cardiaque. L’hypertension artérielle, qui augmente le risque de caillot sanguin. La sédentarité et le manque d’activité physique.
Quels sont les signes et symptômes d’un début d'infarctus du myocarde ? Les symptômes de la crise cardiaque diffèrent en fonction des sexes. Chez les hommes, l’infarctus du myocarde se manifeste par : Une douleur brutale, vive et persistante, qui commence au niveau de poitrine et irradie dans le bras gauche, le dos et parfois jusqu'à la mâchoire. Des nausées. Des vertiges, voire un malaise avec perte de connaissance. Chez les femmes, les signes cliniques de la crise cardiaque sont : Une douleur thoracique ou une sensation d’oppression, allant de la poitrine jusqu’au bras gauche, au dos et à la mâchoire, comme pour les hommes. Une fatigue importante sans raison. Une faiblesse généralisée. Des troubles respiratoires. Des aigreurs d’estomac. De l’anxiété. Un teint très pâle. Des sueurs inexpliquées.
Comment diagnostiquer une crise cardiaque (infarctus du myocarde) ? En cas de suspicion de crise cardiaque, les médecins procèdent d’abord à un examen clinique. Puis, si leurs doutes sont renforcés par l’auscultation de leur patient, outre une analyse sanguine pour détecter la présence de troponines, des marqueurs sanguins de l’infarctus du myocarde, ils prescrivent les examens suivants : Un électrocardiogramme (ECG), afin d’évaluer et enregistrer l’activité électrique du cœur. Une échographie cardiaque, qui permet de visualiser l’étendue des lésions nécrotiques.
Une coronographie, pour étudier l’artère coronaire et trouver l’origine de la nécrose.
Quels traitements pour un infarctus du myocarde (crise cardiaque) ? En cas d’infarctus du myocarde, le traitement consiste à éliminer le caillot sanguin responsable des lésions nécrotiques. Pour cela, les cardiologues procèdent à une angioplastie coronarienne. Cette intervention permet de dilater les parois de l’artère coronaire obstruée en introduisant un petit ballon gonflable via un cathéter, ce qui permet le rétablissement du flux sanguin. Puis un stent (un petit tube en mailles métalliques) est placé dans l’artère pour la maintenir ouverte. Si le patient est pris en charge plus de 90 à 120 minutes après la survenue de la crise cardiaque, les médecins optent pour la thrombolyse, qui consiste à administrer un traitement médicamenteux permettant d’éliminer le caillot sanguin obstruant l’artère coronaire.
Une fois l’alerte passée, le médecin peut prescrire un traitement à base d’antiagrégants plaquettaires pour éviter le risque de nouvel infarctus. Comment prévenir l’apparition d’un infarctus du myocarde (crise cardiaque) ? Une bonne hygiène de vie et une activité physique fréquente permet de réduire les facteurs de risque d’être victime d’une crise cardiaque : Arrêter de fumer. Stopper la consommation d'alcool. Adopter une alimentation saine, équilibrée, riche en fibres et allégée en sucres et en graisses, pour réduire le taux de "mauvais" cholestérol sanguin et de diabète de type 2. Retrouver un poids de forme, en changeant son régime alimentaire et en faisant davantage d’exercices. Réduire sa pression artérielle, en diminuant le sel et évitant les situations provoquant du stress. Bien équilibrer le diabète. Faire du sport ou une activité physique régulière, de type endurance, pour éviter l’accumulation de graisses dans l’organisme et pour s’oxygéner.