DR. Moaad AGUEZNAI

Cardiologie médicale
Cathétérisme cardiaque.
Diplômée de la faculté de médecine de Caen, France

ANGINE de POITRINE

DE QUOI S’AGIT-IL ?

 L’angine de poitrine est définie comme une perturbation temporaire de la circulation sanguine nourricière du cœur. L’angine de poitrine se manifeste par des douleurs au niveau thoracique. Dans l’angine de poitrine, le cœur n’a pas assez de sang pour lui permettre de travailler. La plupart des crises d’angor se manifestent quand le cœur doit travailler de façon plus importante, comme lors d’une activité physique. Cependant, certaines crises peuvent se produire au repos. L’angine de poitrine, appelée également angor, doit être prise en charge très sérieusement, car il s’agit d’une affection qui peut se compliquer en véritable crise cardiaque (infarctus du myocarde).

Quels sont les causes et facteurs de risque d’une angine de poitrine :

l’angine de poitrine se produit quand la circulation sanguine dans les artères coronaires est momentanément interrompue. Cette interruption peut être liée à une obstruction de l’artère à cause d’une plaque d’athérome, mais peut également être liée à un caillot sanguin ou un spasme de l’artère. Ainsi, dans la majorité des cas, l’angine de poitrine est liée à une maladie coronarienne. Elle peut être également liée à une hypertension artérielle, à une sténose aortique ou une hypertrophie du cœur (par exemple un épaississement des parois ventriculaires).

Quels sont les symptômes d’une angine de poitrine : douleur, sensation de brûlure, d'oppression ? La caractéristique principale de l’angor ou angine de poitrine est que celle-ci est calmée en quelques minutes par la prise de trinitrine. La douleur siège au niveau du thorax et est associée à une sensation de brûlure, de serrement ou d’oppression de la cage thoracique. Ces douleurs thoraciques peuvent être associées à une sensation de mal-être, une transpiration excessive, des douleurs irradiant de la mâchoire vers le bras gauche, ou encore des nausées. On distingue généralement deux types d’angine de poitrine : l’angor dit stable et l’angor instable. Dans l’angor stable, la crise dure généralement 3 à 5 minutes et se déclenche lors d’un exercice physique, en cas de conditions climatiques extrêmes, ou suite à une très forte émotion. Dans l’angor instable, les douleurs se déclenchent au repos et la crise peut durer une vingtaine de minutes. Il est à noter que chez certaines personnes, notamment chez les femmes, ces symptômes ne sont pas forcément marqués et peuvent être différents (sueurs nocturnes, troubles digestifs, vertiges, douleur au cou ou encore fatigue). Dans certains cas, la crise d’angor sera asymptomatique, pourtant l’ischémie myocardique sera bien présente.

Comment diagnostiquer une angine de poitrine, quel examen ? Le diagnostic associe des analyses sanguines, des examens d’imagerie médicale et des examens cardiaques plus spécifiques. Le médecin cherchera en premier lieu des signes associés à une athérosclérose, comme la présence d’une artérite au niveau des membres inférieurs. Un électrocardiogramme ainsi qu’une échographie cardiaque seront réalisés pour vérifier si le muscle cardiaque a souffert. Parfois la pose d’un holter (enregistrement d’un électrocardiogramme continu) sera utilisée, notamment pour détecter des crises d’ischémie silencieuses. Une épreuve d’effort pourra compléter le diagnostic. Une coronarographie pourra être également réalisée. Des examens d’imagerie, comme une scintigraphie de perfusion myocardique, une tomodensitométrie ou une IRM (Imagerie par Résonance Magnétique), pourront également être réalisés. La crise d’angor stable cède généralement lors de la prise de trinitrine, ce qui constitue également un élément diagnostic important.

Quels sont les traitements d’une angine de poitrine ? Les traitements vont être spécifiques à cause de l’angine de poitrine. Les traitements visent à rétablir la circulation sanguine vers le cœur et à diminuer le travail de celui-ci. La trinitrine ou des médicaments dérivés nitrés sont généralement utilisés pour dilater les artères coronaires. Ce traitement peut être complété par la prise d’inhibiteurs calciques (médicaments permettant de faire baisser la tension artérielle) ou des médicaments bêtabloquants (médicaments permettant de diminuer le rythme cardiaque et la pression artérielle). La prise d’un antiagrégant plaquettaire associé à des médicaments anticholestérol (statines) pourra être également prescrite dans le cadre de la prévention de la formation des plaques d’athérome. La prise de ces médicaments peut suffire à traiter efficacement certains patients. En revanche, chez d’autres, une intervention chirurgicale sera peut-être nécessaire (pontage coronarien ou angioplastie). Un programme de réadaptation cardiaque peut également compléter ces traitements médicamenteux et chirurgicaux. En cas de maladie chronique (hypertension artérielle, diabète, syndrome métabolique…), un suivi régulier est indispensable pour éviter tout risque de complication.